Pourquoi travailler la terre?

pourquoi travailler la terre

Pourquoi travailler la terre?

Travailler la terre… Voici une expression bien mystérieuse et pas très engageante pour se mettre à jardiner, une activité censée être de loisir! Nous verrons que si, dans certaines conditions, nous pouvons nous en passer, le travail du sol reste cependant le plus souvent incontournable, ceci pour plusieurs raisons.

Avant tout pour l’aérer!

Au fil du temps, un sol a naturellement tendance à se tasser, sous l’action de la pluie, de la neige ou du passage des animaux les plus lourds. En l’absence de restitutions organiques régulières, la densité du sol augmente. Beaucoup de plantes arrivent cependant à s’installer spontanément, mais ce ne sont pas forcément nos légumes favoris… Quel que soit l’outil utilisé, le principal intérêt de travailler le sol est d’abord de l’aérer, c’est-à-dire de passer d’une structure compacte à une structure grumeleuse, qui peut contenir, en volume, jusqu’à 50% d’air.

Jusqu’à quelle profondeur travailler la terre?

Dans l’optique d’aérer le sol, un travail le plus profond possible est à rechercher, mais sans retourner la terre. En effet, lorsque celle-ci est retournée, soit par le soc d’une charrue lors d’un labour, soit en bêchant avec une bêche classique, la partie la plus riche de la terre, qui se situe vers la surface, se retrouve en profondeur. C’est bien dommage, car les micro-organismes enfouis à 20 ou 30 cm sont incapables de remonter, et risquent de ne pas avoir suffisamment d’oxygène à cette profondeur, surtout si la terre est argileuse. Si en revanche vous utilisez un outil à dents sans retournement, un travail profond, de l’ordre de 30 cm, est préférable.

Pour préparer les semis et les plantations

Travailler la terre est ensuite nécessaire pour faciliter la germination des graines ou la reprise des plants. Un travail superficiel peut suffire, à condition qu’il ne tasse pas la terre en profondeur. Celle-ci doit être suffisamment fine pour assurer un bon contact avec les graines, notamment les plus petites, mais pas trop non plus, car une terre trop fine formera une couche compacte à la moindre pluie.

Les interventions en cours de culture peuvent être réduites, voire supprimées

Une fois vos semis et plantations réalisés, vous n’avez en principe plus besoin de toucher à la terre. Pourtant, plusieurs interventions sont couramment pratiquées autour des légumes du potager: binage, buttage, sarclage… Peut-on s’en passer? La réponse est oui. Ces interventions sont uniquement nécessaires si la terre est laissée à nu, ce qui est, hélas, encore la règle dans beaucoup de potagers. Si toute la surface du jardin est paillée, ces interventions deviennent inutiles (voir “Les différents rôles du paillage“).

  • Le binage, qui consiste à casser la croûte qui se forme en surface du sol, est une opération efficace, mais qui doit être réalisée uniquement si elle est nécessaire, par exemple avant la mise en place d’un paillis sur un sol tassé.
  • Le buttage, qui consiste à ramener de la terre au pied de certains légumes, comme les pommes de terre ou les haricots, peut être remplacé par un paillage épais, qui aura la même efficacité (maintien des racines au frais, des tubercules à l’obscurité).
  • Le sarclage, qui sert à couper les herbes indésirables à la surface du sol, est inutile si celle-ci est correctement paillée.

Quand travailler la terre?

C’est ni trop sèche, ni trop humide que la terre du jardin doit être travaillée. Lorsqu’on utilise un outil à main, on a peu de risques de travailler la terre en conditions trop sèches, car en général il n’est pas possible de l’enfoncer dans le sol. En revanche, il faut éviter à tout pris de travailler une terre humide, car on risque de dégrader fortement sa structure en écrasant les pores, remplis d’eau, les uns contre les autres.

 

Source:

Les clés d’un sol vivant: comment améliorer la terre de son jardin?” de Blaise Leclerc, éditions Terre Vivante